Face à un réel essoufflement, voir à une atonie dans plusieurs MJC et l'union départementale des MJC du département de l'ardèche, des professionnels décident de proposer un projet fédérateur, permettant de lier les structures entre elles, de relancer une dynamique inter-associative au sein de cette union départementale. La MJC d'Annonay active autour de la vidéo, dotée de matériel et de savoir, propose de piloter une action collective dans le département utilisant toujours la vidéo comme support, avec un projet de citoyenneté en direction d'un public jeune. Un stagiaire de l'INFED (Formation universitaire des directeurs de MJC) en sera le référent auprès des financeurs et des institutions. En 2004, la Drôme rejoint l'Ardèche dans une seule et même association départementale. Le projet se développera sur l'ensemble de ce territoire. Aujourd'hui il reste plus que jamais un temps fort dans le cadre de cette dynamique collective inter-structures.
Autour de questions de société qui peuvent interpeler les jeunes, il s'agit d'utiliser la vidéo comme outil et moyen artistique d'expression et d'aiguiser leur sens critique au travers de débats permettant d'alimenter le contenu de leur film. Conjointement à ces rencontres et à ce travail d'échanges, il est assuré une formation de ces jeunes, durant le travail de réalisation, par des intervenants techniques. La spécificité de cette action est la double formation technique et pédagoqique des animateurs accompagnant les jeunes.
Dans chacune des structures, des jeunes se réunissent avec les animateurs et débattent autour d'un sujet de société ; au départ le choix du thème était laissé à la structure. Aujourd'hui, afin de recentrer l'action, une thématique est définie. Les jeunes choisissent de réaliser soit un documentaire, soit une fiction (dans laquelle ils seront eux-mêmes acteurs).
L'aboutissement de ce travail se traduit par une rencontre finale, véritable événement dans lequel l'ensemble des participants présentent leurs films et répondent aux questions du public tant du point de vue du sujet lui-même que d'un point de vue technique et cinématographique. Au préalable, dans chacune des structures, le groupe de jeunes accompagné des animateurs et de l'intervenant professionnel, sera allé présenter son travail dans une autre structure participante. Les jeunes seront ainsi préparés à répondre aux questions et auront débattu eux-mêmes des questions qu'ils se posent à propos du film de l'autre groupe. C'est une façon de les initier au débat et d'aiguiser leur sens critique. Entre 40 et 50 films sont réalisés sur une saison puis compilés dans un DVD et présentés à l'ensemble des participants, devant des élus (politiques ou associatifs), et devant un public autre, partenaires institutionnels ou particuliers.
Initialement le public était âgé de 14 à 25 ans. Après plusieurs années, les porteurs du projet constatent une dérive quant à l'âge des jeunes, ceux-ci étant beaucoup plus jeunes. Les sujets choisis sont également récurrents et le nombre de participants de plus en plus nombreux empêche véritablement la parole d'être partagée telle qu'elle l'était initialement.
C'est pourquoi pour 2008, il y a eu recadrage du projet : les jeunes doivent avoir obligatoirement 13 ans minimum et se retrouver entre 5 et 8 maximum ; le choix du sujet doit répondre à l'une des trois thématiques définies : « écologie - environnement » ; « violence et vie en société » ou « la famille » ; les animateurs qui accompagnent les jeunes doivent obligatoirement faire la formation en janvier avec les professionnels (cinéastes), formation qui dure 8 jours.
Un comité de sélection a également été créé cette année et ce sont 10 films seulement qui seront présentés in fine. Ce qui n'empêche pas le travail de circulation des films entre les structures.
L'évolution de la démarche et la conséquence de cette action, c'est aussi l'ouverture du projet à de nouveaux publics. Des jeunes, venus voir les films, ont souhaité participer à la réalisation d'un film. C'est ainsi que des ateliers ont été créés dans un collège et sont animés par une MJC de Valence.
Par ailleurs, la pérennité de « Vidéo citoyenneté », est due au travail collectif et en réseau de plusieurs structures totalement éclatées, voir isolées pour certaines sur des territoires parfois sinistrés. La formation des animateurs a privilégié ces temps de rencontre et de paroles échangées.
En conclusion : Cette action relève de « Paroles Partagées » tant au niveau du débat des jeunes quant à leur film respectif qu'au niveau des adultes qui interviennent et échangent dans la réflexion qu'ils mènent pour créer les conditions, les règles de réalisation des films et la préparation à la manifestation finale.
22 place Arthur Rimbaud 26000 Valence 04 75 78 60 91 Contacts Pascal Junique (04 75 81 52 24) Véronique Quadrado (06 86 53 12 99)
Rédaction : Dominique Bouveau